Delphine Sangu - Catalina de Erauso : d'une vie à l'autre
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Informations sur ce média
Dans le cadre du colloque "Mythologies urbaines et migrations", Delphine Sangu propose une communication sur un film intitulé La Monja Alférez. Tourné en 1944, par le réalisateur espagnol Emilio Gómez Muriel, ce film s’inspire d’une autobiographie datant du XVIIe siècle: Historia de la Monja Alférez, Doña Catalina de Erauso, escrita por ella misma. L’auteur du texte est une jeune nonne espagnole qui fuit son couvent, se travestit en homme et migre sur le continent américain où elle devient porte-drapeau de l’armée espagnole, entre 1603 et 1620. En relation avec la problématique du colloque, il sera intéressant de réfléchir aux écarts entre l’autobiographie et le film dans le traitement de l’espace urbain et par rapport au contexte historique dans lequel est tourné le film, c’est-à-dire l’Espagne sous Franco. Cette analyse mettra en évidence les mécanismes à l’œuvre s’agissant de l’élaboration d’une mythologie urbaine exaltant les valeurs véhiculées par le franquisme, dans le champ de la représentation cinématographique. Dans le film La Monja Alférez, ces mécanismes peuvent se définir comme des procédés de ré-écriture de l’espace urbain. Contrairement à l’autobiographie dont le début se situe en Espagne puis, la suite sur le continent américain, le film se déroule uniquement sur le continent américain. Il conviendra de s’interroger sur le sens à donner à cette mise à distance géographique, en relation avec la question de la propagande franquiste. Le second espace urbain présent dans l’autobiographie de Catalina de Erauso est celui des villes du continent américain que Catalina traverse, toujours sous l’apparence d’un homme. Les aventures qu’elle y vit constituent la matière à partir de laquelle Catalina élabore sa propre mythologie, audacieuse, singulière. En ce sens, la migration géographique apparaît comme la condition préalable à l’accomplissement d’une vie en marge. En revanche, dans l’adaptation cinématographique, la problématique de l’espace urbain est abordée sous un angle différent. Si le personnage de Catalina s’évade d’un couvent avant de traverser une succession d’espaces urbains où elle vit des aventures calquées sur celles retranscrites dans l’autobiographie, le sens donné à cette constante migration diffère totalement. En effet, contrairement au texte autobiographique, basé sur la trajectoire géographique d’une femme soldat transgressive, l’héroïne du film s’enfuit du couvent où elle était enfermée, pour revenir dans la norme sociale en retrouvant l’homme qu’elle aime et qu’elle épouse. Son retour à la norme se transcrit spatialement par un retour au point de départ géographique, le Mexique. On constate une inversion du sens donné à la problématique de la migration abordée dans l’autobiographie et dans le film, avec le passage d’une figure mythologique transgressive à une figure mythologique inscrite dans la norme des valeurs prônées par l’idéologie franquiste.
Présentation de l'intervenant
Professeur agrégé d’espagnol, titulaire d’une thèse sur le théâtre espagnol du XVIIème siècle, Delphine Sangu enseigne à l’Université de Nantes, au département de LEA. Ses thèmes de recherche, portent sur le théâtre espagnol (XVIIème siècle), l’histoire des femmes en Espagne, ainsi que sur l’histoire des idées.
Présentation du colloque "Mythologies urbaines et migrations"
La ville génère un ensemble de mythes artistiques et littéraires issus de son histoire et de son quotidien, de légendes et de récits oraux mêlant réalité et fiction. Création propre à l’homme, la ville se présente comme une construction réelle et imaginaire, à travers laquelle une communauté recherche sa cohésion et ses possibilités créatrices (correspondances, récits de vie, poésie, théâtre, cinéma…). Organisé par le Centre de Recherche sur les Identités Nationales et l’Interculturalité (CRINI), le colloque sur "Mythologies urbaines et migrations" s’inscrit dans le cadre d’une réflexion sur les migrations portant à la fois sur l’interculturalité - en s’attachant à la rencontre et à la reconnaissance de cultures plurielles-, et sur la transculturalité - en privilégiant l’échange et la création entre ces cultures-, dans une dynamique créatrice cherchant à dépasser les barrières culturelles, tout en questionnant l’histoire des représentations urbaines.
Ce colloque s'inscrit dans la continuité de journées d’étude préparatoires dans le cadre des partenariats locaux et internationaux du CRINI :
- Journée d'Etude "La Ville : pouvoirs, marges, exils"
- Journée d'Etude "Entre histoire et littérature, migrations et mythes urbains" à l'Université de Puebla, Mexique
- Séminaire "Les Villes littéraires : Alberto Ruy Sánchez et Mogador, l’inaccessible"
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